Accompagner un proche en EHPAD est un moment délicat, souvent chargé d’émotions et de doutes. Beaucoup de familles souhaitent bien faire, mais se retrouvent parfois piégées par des erreurs fréquentes, qui peuvent compliquer la relation avec l’établissement ou impacter le bien-être du résident. Je vous propose de découvrir ce que les familles font souvent de travers et des pistes simples pour y remédier, afin que cet accompagnement soit apaisé, respectueux et bénéfique pour tous.
Ne pas se renseigner suffisamment sur l’établissement avant l’admission
L’erreur la plus fréquente est de choisir un EHPAD dans la précipitation, souvent sous le coup d’une situation d’urgence ou parce que c’est le plus proche. Pourtant, le choix de l’établissement est crucial pour le confort et la qualité de vie de votre proche.
Chaque EHPAD a ses spécificités : taille, philosophie de soin, activités proposées, équipe pluridisciplinaire, degré d’autonomie des résidents, et ambiance générale. Une visite approfondie, la lecture des rapports de la Caisse régionale d’assurance maladie, ou encore des avis d’autres familles permettent d’éviter les mauvaises surprises.
Marie, dont la mère atteinte d’Alzheimer a été placée dans un établissement sans visite préalable, a découvert que les activités proposées n’étaient pas adaptées aux malades cognitifs. Résultat : sa mère s’ennuyait et se renfermait.
- Visitez plusieurs EHPAD à des moments différents (jour, fin d’après-midi).
- Posez des questions précises sur le projet de vie, les soins et la sécurité.
- Demandez à rencontrer des membres de l’équipe soignante.
- N’hésitez pas à solliciter les associations locales d’aide aux familles pour des recommandations.
Négliger le maintien du lien familial régulier
Une autre erreur fréquente est de penser que déposer un proche en EHPAD signifie déléguer totalement l’accompagnement. Or, le maintien du lien familial est un pilier essentiel du bien-être du résident.
Les visites régulières rassurent le résident, lui rappellent ses repères et limitent le sentiment d’abandon ou d’isolement. La famille reste un acteur majeur de la qualité de vie, même en établissement.
Jean, veuf, a réduit ses visites après l’entrée de son épouse en EHPAD, pensant la protéger du dérangement. Mais celle-ci a développé une grande tristesse, que l’équipe a mis du temps à détecter.
- Planifiez des visites régulières, même courtes, en tenant compte des goûts et habitudes du proche.
- Impliquez-vous dans les activités proposées par l’EHPAD (spectacles, ateliers, fêtes).
- Utilisez aussi les appels téléphoniques ou les visioconférences si vous êtes éloignés.
- Encouragez la famille élargie à participer : frères, sœurs, petits-enfants.
Ne pas communiquer ouvertement avec l’équipe de l’ehpad
Il arrive que la famille se sente démunie ou hésite à poser des questions, par peur de déranger ou de paraître critique. Pourtant, la collaboration avec l’équipe soignante est la clé d’un accompagnement réussi.
Un manque d’échanges peut conduire à des malentendus, une mauvaise compréhension des besoins du résident, voire un sentiment d’exclusion de la famille. Ça peut aussi retarder la détection de signes de souffrance ou de dégradation.
La communication entre les familles et les équipes de soins est essentielle pour garantir un accompagnement de qualité en EHPAD. Lorsque les proches ne partagent pas les observations concernant l’état de santé ou le bien-être d’un résident, cela peut créer un fossé entre les attentes des familles et les actions des professionnels. En effet, une relation transparente favorise une meilleure compréhension des besoins des résidents, permettant ainsi une intervention rapide et adaptée. Pour en savoir plus sur l’importance de cette communication, il est recommandé de lire l’article Accompagnement en EHPAD : ce que vous devez savoir avant qu’il ne soit trop tard.
Dans le cas de Sophie, l’absence de dialogue a eu des conséquences graves. Les changements d’humeur de son père, qui auraient pu être signalés et pris en charge rapidement, sont restés inaperçus. Cela souligne l’importance d’un échange régulier entre les familles et les équipes soignantes. Un suivi attentif et une communication ouverte peuvent non seulement améliorer le bien-être des résidents, mais aussi rassurer leurs proches dans une période difficile. Chaque geste compte, et il est crucial d’encourager une dynamique de confiance.
Sophie, fille d’un résident, ne signalait pas les changements subtils d’humeur de son père. L’équipe, non informée, a tardé à ajuster son accompagnement, ce qui a aggravé la situation.
- Demandez régulièrement des rendez-vous avec l’infirmière référente ou le directeur.
- Tenez un carnet de liaison pour partager observations et questions.
- Exprimez vos attentes et vos inquiétudes clairement, sans juger.
- Valorisez les efforts de l’équipe et créez un climat de confiance.
Oublier la personnalisation du projet de vie du résident
Souvent, la famille peut se focaliser uniquement sur les soins médicaux et la sécurité, en oubliant que le projet de vie individualisé est fondamental pour que le résident conserve son identité et son autonomie.
Chaque personne a ses goûts, habitudes, histoires, et besoins spécifiques. Le projet de vie permet d’adapter les activités, les rythmes, et les soins, pour que l’entrée en EHPAD ne soit pas synonyme d’uniformisation ou de perte de repères.
Lucie, dont le père était passionné de jardinage, a veillé à ce qu’il puisse continuer à s’occuper des plantes dans le jardin de l’établissement, ce qui lui a apporté beaucoup de joie.
- Participez à l’élaboration du projet de vie avec l’équipe.
- Apportez des objets personnels qui ont une valeur affective.
- Encouragez les activités adaptées aux centres d’intérêt du résident.
- Soyez attentifs aux souhaits exprimés par votre proche.
Ne pas prendre soin de soi en tant qu’aidant familial
Une erreur fréquente chez les familles est de s’oublier dans le processus d’accompagnement. Pourtant, prendre soin de soi est essentiel pour soutenir durablement son proche.
Le stress, la culpabilité ou la fatigue peuvent affecter la santé physique et mentale des aidants, nuisant indirectement au bien-être du résident.
Marc, aidant de sa mère en EHPAD, a négligé sa propre santé, ce qui a conduit à un burn-out. Avec du soutien, il a pu retrouver un équilibre bénéfique pour tous.
- Recherchez du soutien : groupes de parole, associations, professionnels.
- Accordez-vous des moments de repos réguliers.
- N’hésitez pas à demander de l’aide autour de vous.
- Informez-vous pour mieux comprendre la maladie et le fonctionnement de l’EHPAD.
Accompagner un proche en EHPAD est un chemin à la fois délicat et précieux. En évitant ces erreurs courantes – choisir précipitamment l’établissement, négliger le lien familial, manquer de communication, oublier la personnalisation du projet de vie, ou s’oublier soi-même – vous poserez les bases d’un accompagnement serein et humain. N’oubliez jamais que vous êtes un partenaire essentiel de l’équipe, et que votre présence et votre attention font toute la différence. Prenez le temps, entourez-vous, et surtout, soyez bienveillant envers vous-même et votre proche.
Je reste à votre écoute pour vous accompagner dans ces étapes souvent complexes, avec compréhension et soutien.
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