Vous vous demandez quels soins sont réellement dispensés en établissement et comment ils s’articulent au quotidien ? Vous n’êtes pas seul(e). J’explique ici, avec simplicité et bienveillance, les différents types de soins en EHPAD ou résidence, qui les fournissent, comment ils se coordonnent, et ce que ça change pour le quotidien de votre proche. Mon objectif : vous donner des repères clairs pour mieux accompagner et dialoguer avec l’équipe.
Soins médicaux : coordination, prescriptions et suivi médical
Les soins médicaux en établissement regroupent ce qui relève du suivi médical global : prescriptions, bilans, surveillance des pathologies chroniques, et coordination avec les spécialistes. En établissement, la figure clé est le médecin coordonnateur : il conçoit le projet de soins collectif et veille à la qualité des pratiques. Le médecin traitant du résident, lorsqu’il est maintenu, reste décisionnaire pour les prescriptions individuelles, sauf en cas d’urgence ou d’intervention spécifique par l’établissement.
Principaux éléments à connaître
- Surveillance médicale régulière : bilans biologiques, contrôle de la tension, dépistages.
- Gestion des médicaments : préparation, distribution sécurisée, revue des traitements (conciliation médicamenteuse).
- Soins spécifiques : insulinothérapie, perfusions, pansements complexes, oxygénothérapie, surveillance des troubles cardiaques ou respiratoires.
- Coordination externe : rendez-vous avec spécialistes (cardiologue, neurologue, psychiatre), hospitalisations planifiées.
Exemple concret : Mme Dupont, 86 ans, diabétique et polymédicamentée
- Le médecin coordonnateur organise une réunion pluridisciplinaire pour ajuster les traitements.
- Le pharmacien de l’établissement réalise une conciliation médicamenteuse après hospitalisation.
- Résultat : diminution des interactions médicamenteuses et fewer hospitalisations.
Qui fait quoi ? (Tableau synthétique)
Points de vigilance
- Demandez la relecture régulière des traitements, notamment après hospitalisation.
- Vérifiez l’existence d’un plan de soins écrit pour votre proche.
- Informez-vous sur la télétransmission des résultats et la communication entre spécialistes.
Les soins médicaux en établissement reposent sur une coordination entre différents professionnels. N’hésitez pas à solliciter la réunion de synthèse si vous sentez des lacunes : la sécurité et la continuité des traitements en dépendent.
Soins paramédicaux : kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie
Les soins paramédicaux ont pour objectif de maintenir ou d’améliorer l’autonomie et la qualité de vie. Ils interviennent souvent après une hospitalisation, lors d’une dégradation fonctionnelle ou en prévention (chutes, escarres, troubles de la déglutition).
Principales professions et leurs apports
- Kinésithérapeute : travaille sur la mobilité, l’équilibre, la rééducation après fracture ou AVC.
- Ergothérapeute : adapte l’environnement, propose des aides techniques pour les gestes du quotidien.
- Orthophoniste : prend en charge les troubles de la parole, de la déglutition, la stimulation cognitive.
- Psychomotricien(ne) : rééducation des fonctions motrices et perceptionnelles.
- Diététicien(ne) : ajustement des menus, prévention de la dénutrition.
Exemple concret : M. Lebrun, chute à domicile puis entrée en établissement
- Le kinésithérapeute met en place un programme de renforcement et d’équilibre.
- L’ergothérapeute recommande un fauteuil adapté et des barres d’appui.
- Au bout de six semaines, M. Lebrun retrouve une autonomie partielle pour la toilette et les transferts.
Organisation pratique
- Les séances peuvent être individuelles ou en petit groupe.
- La fréquence dépend du projet de soin (de 1 à 5 fois par semaine selon les besoins).
- Certains établissements disposent d’équipes internes ; d’autres font appel à des libéraux. Demandez qui intervient et comment sont planifiées les séances.
Conseils pour les familles
- Assistez (si possible) à une séance pour mieux comprendre les objectifs.
- Demandez un bilan écrit et des exercices simples à faire entre les séances.
- Soyez vigilant(e) aux signes de douleur ou de fatigue après les séances et signalez-les.
Les soins paramédicaux sont souvent ceux qui produisent des progrès tangibles sur le quotidien : marcher mieux, manger sans risque d’aspiration, retrouver des gestes. Ils méritent un suivi régulier et une communication fluide entre les équipes.
Soins d’hygiène et de confort : toilette, alimentation, prévention des complications
Les soins d’hygiène et de confort constituent le cœur du quotidien en établissement. Ils assurent la dignité, la sécurité et la prévention des complications liées à la dépendance.
Principaux soins et objectifs
- Toilette et habillage : maintien de l’intimité et de la peau.
- Aide à la mobilisation et aux transferts : prévention des chutes.
- Soins de la peau : prévention et prise en charge des escarres.
- Aide à l’alimentation : assistance, textures adaptées, prévention de la dénutrition et de l’aspiration.
- Continence : gestion des aides, rééducation si possible, surveillance des infections urinaires.
Exemple concret : la toilette de Monsieur X
- L’équipe propose une toilette adaptée (lit ou douche assistée), respectant le rythme et la pudeur.
- Un protocole de prévention des escarres est mis en place : changes réguliers, matelas adapté, mobilisation.
Pour garantir le bien-être des résidents en EHPAD, il est essentiel d’adopter des pratiques adaptées et de suivre des conseils judicieux. L’accompagnement d’un proche dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes nécessite une attention particulière, tant sur le plan physique qu’émotionnel. En effet, chaque geste compte, que ce soit lors des moments de toilette ou lors de la mobilisation pour prévenir les escarres. En ce sens, il est utile de se familiariser avec les bonnes pratiques et conseils pratiques qui permettent d’améliorer cette expérience.
Ces recommandations s’appuient sur des observations concrètes et des retours d’expérience, offrant ainsi des pistes d’amélioration pour les familles. Comprendre comment accompagner un proche en EHPAD sans commettre d’erreurs courantes est crucial pour optimiser la qualité de vie des résidents. En s’informant et en appliquant ces conseils, il est possible de créer un environnement plus serein et respectueux pour tous.
Bonnes pratiques et conseils pratiques
- Demandez le projet de vie individualisé : il doit préciser les habitudes et préférences de votre proche (rituels, horaires de toilette).
- Informez l’équipe sur les préférences alimentaires et les particularités (résidus, allergies).
- Signalez toute douleur, rougeur ou perte d’appétit immédiatement.
Chiffres et repères
- La prévention des escarres repose sur des protocoles simples : mobilisation régulière, inspection quotidienne de la peau, lit adapté.
- La dénutrition touche une part importante des résidents dépendants ; un suivi diététique régulier réduit les complications.
Les soins d’hygiène sont souvent prodigués par les aide-soignants et constituent la base d’une prise en charge respectueuse. Ils sont aussi un excellent moment d’observation : les professionnels repèrent souvent les premiers signaux de dégradation.
Soins relationnels, psychologiques et activités : prévenir l’isolement et stimuler
Les soins relationnels et psychologiques ne sont pas secondaires : ils soutiennent la mémoire, l’estime de soi et la motivation. En établissement, ils se traduisent par des interventions d’animation, des accompagnements psychologiques et des actions de maintien du lien social.
Ce que ça englobe
- Activités sociales et culturelles : ateliers mémoire, musique, jardinage, sorties.
- Soutien psychologique : entretiens, groupes de parole, prise en charge en cas de dépression.
- Acccompagnement en cas de pathologie neurocognitive : ateliers sensoriels, stimulation cognitive adaptée.
- Maintien du lien familial : médiation, facilitation des visites, outil de communication (carnet familial, visio).
Anecdote : l’effet d’un atelier musique
- Mme R., atteinte de la maladie d’Alzheimer, reste silencieuse la plupart du temps. Lors des séances de chant, elle retrouve des mots et sourit. Cette réapparition de la personnalité crée un lien fort avec l’équipe et la famille.
Organisation et acteurs
- L’animateur/trice coordonne le programme d’activités.
- Le psychologue propose des bilans et un accompagnement individuel.
- Les équipes soignantes jouent un rôle central pour repérer l’isolement et les changements d’humeur.
Conseils pour les familles
- Encouragez la participation à une activité régulière : la répétition est bénéfique.
- Partagez les souvenirs et les goûts de votre proche avec l’équipe pour favoriser des animations personnalisées.
- Ne sous-estimez pas le rôle de la visite régulière : la fréquence et la qualité des échanges comptent beaucoup.
L’attention à la vie relationnelle et émotionnelle est un soin à part entière. Elle prévient l’isolement, limite la dépression et nourrit le bien-être.
Soins de fin de vie et accompagnement palliatif : dignité et soutien
Aborder la fin de vie est difficile mais essentiel. Les soins palliatifs visent à soulager la douleur, à préserver la dignité et à soutenir la famille.
Principes et pratiques
- Soulagement de la douleur et des symptômes : analgésie, gestion de la dyspnée, soins de confort.
- Soutien psychologique et spirituel : entretiens, présence, accompagnement des proches.
- Planification anticipée des soins (directive anticipée, personne de confiance) : respect des volontés du résident.
- Accompagnement du deuil : soutien avant et après le décès.
Exemple concret : accompagner jusqu’au bout
- M. G. a exprimé son souhait de ne pas être hospitalisé en phase terminale. L’équipe a mis en place des soins palliatifs en établissement, avec présence infirmière renforcée et visites médicales plus fréquentes. La famille a pu être présente, les rituels respectés.
Coordination et qualité
- Les équipes mobiles de soins palliatifs peuvent intervenir en complément des équipes de l’établissement.
- La formation du personnel aux soins palliatifs et à la communication est cruciale pour une prise en charge respectueuse.
Conseils pratiques
- Parlez des volontés de votre proche (directives anticipées, personne de confiance).
- Informez-vous sur la disponibilité des soins palliatifs en établissement.
- Demandez un entretien pour préparer les aspects pratiques et émotionnels (accompagnement, présence des proches, rituels).
L’accompagnement en fin de vie doit rester centré sur la personne, respectueux de ses choix et soutenant pour la famille. Un bon dialogue avec l’équipe permet d’assurer la dignité et la sérénité dans ces moments.
Les soins en établissement sont pluriels : médicaux, paramédicaux, d’hygiène, relationnels et palliatifs. Ils se complètent pour protéger la santé, préserver l’autonomie et garantir la dignité. En tant que proche, votre rôle est d’observer, de communiquer et de participer au projet de soin. N’hésitez jamais à demander des explications, à solliciter une réunion pluridisciplinaire ou à partager les habitudes et souhaits de votre proche : c’est souvent la clé d’un accompagnement apaisé et efficace. Je suis à vos côtés pour traduire ces repères en actions concrètes et humaines.
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