Diététicienne : accompagner l’alimentation pour préserver la santé et le plaisir

Dans le cadre d’un EHPAD, l’alimentation ne se limite pas à nourrir : elle incarne un véritable levier de santé, de bien-être et de plaisir pour les résidents. La diététicienne joue un rôle central pour accompagner ce double objectif, en adaptant les repas aux besoins spécifiques tout en cultivant le plaisir gustatif. Comment conjuguer ces exigences parfois contradictoires ? Je vous propose de découvrir comment ce métier essentiel contribue à préserver la santé et la qualité de vie dans nos établissements.

Comprendre les besoins nutritionnels spécifiques des résidents

Chaque personne âgée présente des besoins nutritionnels particuliers, souvent influencés par des pathologies chroniques, une perte d’appétit ou des troubles de la déglutition. La diététicienne doit d’abord réaliser un bilan précis pour adapter les apports.

  • Les besoins énergétiques diminuent avec l’âge, en raison d’une baisse de la masse musculaire et de l’activité physique.
  • Les besoins en protéines restent élevés pour prévenir la fonte musculaire et favoriser la cicatrisation.
  • Les apports en vitamines et minéraux (notamment vitamine D, calcium, fer) doivent être rigoureusement surveillés.
  • La gestion des pathologies comme le diabète, les troubles rénaux, ou les maladies cardiovasculaires influence directement l’élaboration des menus.

Par exemple, dans un EHPAD où j’ai travaillé, une résidente diabétique avec une insuffisance rénale nécessitait une alimentation faible en sucres rapides, mais aussi contrôlée en potassium et protéines. La collaboration entre la diététicienne et l’équipe soignante a permis de personnaliser son régime tout en maintenant un plaisir à table.

Tableau synthétique : besoins nutritionnels clés en ehpad

Nutriment Rôle principal Particularités chez la personne âgée
Protéines Maintien de la masse musculaire Besoin augmenté pour lutter contre la sarcopénie
Vitamine D Santé osseuse Déficit fréquent, supplémentation souvent nécessaire
Calcium Prévention de l’ostéoporose Absorption réduite avec l’âge
Fibres Régulation du transit intestinal Important pour prévenir la constipation
Eau Hydratation Risque de déshydratation élevé

L’accompagnement diététique : un travail d’équipe centré sur la personne

Le rôle de la diététicienne dépasse la simple prescription alimentaire. Il s’agit d’un accompagnement global, impliquant plusieurs acteurs et surtout le résident lui-même.

  • Écouter le résident pour comprendre ses préférences, ses habitudes culturelles et ses souvenirs liés à l’alimentation.
  • Former et sensibiliser l’équipe soignante et les cuisiniers pour garantir la bonne mise en œuvre des recommandations.
  • Impliquer les familles en les informant et en les associant, notamment lors de troubles du comportement alimentaire.
  • Travailler en coordination avec les médecins, ergothérapeutes et psychologues.

Dans un établissement, j’ai observé comment l’introduction d’ateliers culinaires intergénérationnels a renforcé l’appétit et le lien social. La diététicienne animait ces moments, valorisant les savoir-faire et les goûts des résidents. Cette dynamique a amélioré l’adhésion aux régimes sans les rendre contraignants.

Favoriser le plaisir alimentaire : un enjeu majeur pour le bien-être

La perte d’appétit et la dénutrition sont des défis courants chez les personnes âgées. La diététicienne doit donc inventer des solutions pour rendre les repas attrayants, même quand les capacités sensorielles diminuent.

  • Varier les textures (purées, hachés, morceaux) en fonction des capacités de mastication et de déglutition.
  • Utiliser les couleurs, les odeurs et la présentation pour stimuler les sens.
  • Proposer des repas adaptés aux goûts régionaux ou personnels.
  • Favoriser les petits repas fractionnés pour éviter la fatigue à table.

Une astuce que j’ai souvent partagée est d’intégrer des aliments naturellement sucrés ou épicés pour rehausser le goût sans recourir excessivement au sel ou au sucre. Par exemple, des compotes de fruits frais épicées à la cannelle ou des soupes aux herbes aromatiques ont un effet stimulant.

L’importance de l’évaluation continue et de l’adaptation

Le suivi régulier est la clé d’un accompagnement diététique efficace. Les besoins et les capacités des résidents évoluent souvent, nécessitant des ajustements constants.

  • Mettre en place des bilans nutritionnels trimestriels.
  • Utiliser des outils simples comme le Mini Nutritional Assessment (MNA) pour détecter la dénutrition.
  • Observer les signes cliniques (perte de poids, fatigue, troubles digestifs).
  • Ajuster les menus et les textures en fonction des retours des résidents et des soignants.

Un exemple concret : lors d’un suivi, une résidente a présenté une amélioration notable de son état général après l’introduction progressive d’aliments enrichis en protéines et la mise en place d’une hydratation adaptée. Ce suivi a été possible grâce à une communication fluide entre la diététicienne, l’équipe soignante et la famille.

L’accompagnement diététique en EHPAD est une démarche à la fois technique et profondément humaine. La diététicienne joue un rôle pivot en conjuguant adaptation des besoins nutritionnels et valorisation du plaisir alimentaire. Par une écoute attentive, une collaboration étroite avec l’équipe et un suivi rigoureux, elle participe à préserver la santé et la qualité de vie des résidents. Je vous encourage, chers collègues, à valoriser ce métier et à intégrer ces pratiques dans vos établissements pour offrir à nos aînés une alimentation qui nourrit autant le corps que le cœur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut
Magnétiseur à Genève